Les 5 éléments primordiaux

 

Les 5 éléments

 

Dans le travail et la compréhension de l’Ayurvéda, étudier les 5 éléments primordiaux est indispensable. Ils sont un ensemble indissociable habitant chaque création, chaque pensée et émotion, chaque parcelle de vie, d’esprit et de matière.

 

o   l’Éther (dit aussi Espace)

Il est l’essence du vide et du néant pouvant accueillir le potentiel d’expression et de création. Il est dit que la première pulsation ou réalité de vie perceptible dans cet espace infini fut un son. Ce «Aum» (Om), cette vibration créa donc les premiers mouvements (ou prana).

o   Ainsi émergeait l’Air

L’Air se mit alors à circuler en tous sens, se répandant en tous lieux et en tous temps dans l’Espace. Les particules d’Air, devenant denses et omniprésentes, ont commencé à se percuter avec les autres. De ces frictions intenses naquit, une tension, une chaleur.

o   Ainsi émergeait le Feu

Le Feu, alimenté par l’Air, prit place lui aussi dans l’univers. De plus en plus dense et omniprésent, il fusionna sur lui-même, créant ainsi les premiers gaz. De ces gaz, en fusion eux-mêmes, naquirent les premières gouttes de liquides. 

o   Ainsi émergeait l’Eau

Alors que l’Air et le Feu n’ont de limite et de maître que l’Espace, l’Eau est incapable de se mouvoir seule. Comme l’Éther, elle est une essence, un réceptacle des possibles et de la vie. La structure de l’Eau dépend de ses rencontres avec l’Air et le Feu. Quand un Feu la pénètre par sa chaleur, elle s’envole et s’évapore au gré des vents (omniprésents) qui la transportent. Quand  le froid glacial de l’Air  la pénètre, elle devient glace et stagnation. Quand le froid de l’Air et la chaleur du Feu se mélangent et créent la tempérance, l’Eau devient fluide et liquide. Elle est alors apte à accueillir et à installer la vie. En elle naîtra bientôt une première particule de matière. Une particule qui, à l’image de Prakriti, deviendra très vite double puis multiple.

o   Ainsi émergeait la Terre

La Terre représente tous les états de la matière visible. Elle est l’état du visible en construction, en équilibre, en déséquilibre et en recyclage. Elle est cette première particule de vie, ce grain de sable, cette idée que nous posons en nous et que nous matérialisons concrètement. Elle est la planète et toute la matière contenue dans l’univers. Elle est l’arbre et la graine, elle est le spermatozoïde, l’infiniment grand et l’infiniment petit.

 

L’humain et les 5 éléments 

Dans chacun des 5 éléments existent :

ü  une dimension physique,

ü  une dimension sensible,

ü  une dimension subtile.

 

L’élément Éther/Espace (Akasha)

C’est l’élément le plus subtil.

Akasha veut dire «qui contient tout».

En nous, il est présent dans tous les espaces vides. Il permet :

ü  d’accueillir la matière, de lui donner l’espace nécessaire pour s’exprimer;

ü  de séparer chaque création. Pour exemple, il y a des vides entre chaque organe, entre chaque cellule et même entre chaque partie composant une cellule (enveloppe nucléaire, noyau, vacuole…);

ü  de «ranger» la matière dans des cavités : par exemple les veines, les contours des organes, le contour des os…

Il est aussi l’Espace dans lequel peuvent s’exprimer les émotions, les pensées, la vie matérialisée. Le siège principal de l’Éther se situe dans la cavité crânienne (l’esprit). Son sens associé est l’ouïe (Pourquoi? En relation avec le premier son Om permettant le monde perceptible).

L’Éther est froid, léger et immobile.

Il accueille aussi toutes nos pensées, nos expériences, nos changements. Il permet de créer des espaces entre nos réalités d’hier et celles d’aujourd’hui.

Dans le cycle de la vie, l’Éther se situe au début (première vibration de vie) et à la fin (quand nous nous évaporons).

 

L’élément Air (Vâyu)

Vâyu est présent dans tous les mouvements du corps et de l’esprit. C’est la force de transformation. Le sens sensitif (sens du toucher) lui appartient. Il gère les mouvements naturels : le souffle, les battements du cœur, le clignement des yeux, les influx nerveux, les contractions volontaires et involontaires des muscles, la circulation de l’oxygène, mais aussi la gestion de nos pensées, de notre façon de nous déplacer, de dormir, de réfléchir (parfois calmement ou parfois «en partant dans tous les sens»).

Son centre se situe entre le creux de la gorge et le nombril (cœur/poumon/organes = mouvements et respirations).

Nous appelons aussi l’Air : «Prana Vâyu».

Sans l’Air pour vivifier, mélanger et brasser, aucun des 3 autres éléments ne peut exister. C’est l’Air qui permet au Feu de brûler, à l’eau de s’écouler et à la vie d’apparaître.

Si votre Air est équilibré, vous serez réactif, créatif, plein d’entrain et de joie devant l’aventure terrestre.

Si votre Air est en déséquilibre : paralysie, suractivité, constipation, diarrhée, problèmes mentaux… (quoi d’autre?)

L’Air est mobile, léger, calme, puissant, violent, sec, changeant et en mouvement.

Dans le cycle de la vie, l’Air représente nos premières années de vie (apprentissage en tous sens) et nos dernières années (quand l’expérience a su nous apaiser et nous poser).

 

L’élément Feu (Tejas ou Agni)

Il représente tout ce qui est chaud, tout ce qui transforme. Notre Feu nous permet de maintenir notre corps à la bonne température. Il est le maître de la digestion et du métabolisme. Il permet aussi de digérer nos colères, nos conflits, nos regrets, etc. Mais s’il est trop important, il amplifie tout (les colères, la violence, les sentiments de destruction ou de dominance…). Le Feu représente la force, l’intelligence et l’intuition. La vue est son sens (la vision juste). Son siège central se trouve dans la cavité abdominale (la digestion).

Quand nous parlons d’Agni, nous parlons du feu digestif, ou feu grossier. Grossier s’entendant comme opposé au feu subtil représenté par Tejas.

Le Feu est chaud, léger, sec, dur, subtil, flottant, clair et doux.

L’excès de Feu en nous provoque des bouffées de chaleur, de la fièvre, de la sueur, une évacuation des selles en liquides, des colères, des violences, etc.

Inversement, quand nous manquons de Feu, nous avons froid, nous digérons mal, nous avons des difficultés pour aller à la selle, nous manquons d’ambition et de joie.

Quand notre Feu est équilibré, nous sommes lumineux, notre esprit est clair, nous entreprenons avec intelligence et raison, notre vie est douce et riche en apprentissages.

Dans le cycle de la vie, le Feu représente la vie active (ces années propices à notre construction et à notre réalisation).

 

L’élément Eau (Apas, Jala)

L’eau représente les liquides organiques (salive, plasma, larmes, urine, fluide reproducteur, liquide céphalo-rachidien, sueur…). Elle est liée aux organes reproducteurs (fortement chargés en liquides). L’élément Eau est le récepteur des possibles de la vie. L’eau protège, régule, nettoie. Elle aide à la transformation, au pourrissement et donc au recyclage sans fin du passé/présent/futur.

Son sens associé est le goût (la langue et la bouche sont toujours pleines d’eau, de salive). Au contact de la salive, les aliments se mélangent et, alors, tout change!

L’Eau est fraîche, stable, pesante, humide, fluide, trouble et douce.

L’Eau en elle-même ne fait rien. Elle accueille, elle est au service de la vie.

Une personne dont l’Eau est en équilibre se sentira en accord avec la vie et ses multiples péripéties, connectée au Divin (à l’énergie créative), en paix, confiante. Inversement, une personne en déséquilibre se sentira contrainte et prisonnière.

Dans le cycle de la vie, l’Eau représente notre enfance (pleine d’expériences et d’apprentissages, sous la coupe de nos parents et de règles).

 

L’élément Terre (Prithivi)

L’élément primordial Terre représente tout ce qui est dense et solide : os, cheveux, ligaments, ongles, idées stables, ancrage. La Terre naît et se transforme grâce aux quatre autres éléments. Elle est le corps visible, palpable de la création. 

Son sens associé est l’odorat (la Terre et chaque création ont une odeur, une saveur particulière).

La Terre est froide, solide, lourde, sèche, brute, dense, dure, calme et claire.

La Terre est l’ancrage. Si notre ancrage est en déséquilibre, nous sommes peureux, vulnérables, nous manquons de confiance. Nous ne lâchons rien, nous gardons tout, nous nous barricadons dans nos croyances et nos prisons.

Si notre ancrage est équilibré, nous aimons vivre, ressentir, expérimenter, observer. Notre confiance est totale.

 

Dans le cycle de la vie, la Terre représente notre vie au sein du ventre de notre mère (le moment où notre matière prend forme).

Texte tiré du livre interne de Béatrice Clair, écrit pour les élèves et stagiaires du Centre Béa (formation massage traditionnel Abhyanga - Stage Ayurvéda et développement personnel). En savoir plus  

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